Recul important pour les défenseurs de la cause homosexuelle au Sénégal. Je vous fournis de plus amples infos à ce sujet.

Une proposition de loi discriminatoire

Ce 22 décembre 2021, l’Assemblée Nationale de Dakar a vu débarquer le collectif And Samm Jikko Yi. Il s’agit d’une initiative de l’ONG Islamique Jamra.

Une proposition de loi remise aux députés est l’objet de cette démarche. Le but est de renforcer les peines qui punissent l’homosexualité au Sénégal.

Cette procédure est largement soutenue par une part de l’opinion publique. Toutefois, elle suscite l’inquiétude au sein de la communauté LGBT.

Cette dernière est déjà discriminée amplement au Sénégal.

Une loi beaucoup plus restrictive

Le Code pénal actuel en son article 319 sanctionne de 5 ans de prison tout individu commettant un acte contre nature avec une personne de même sexe. Cette proposition de loi portée par 13 députés veut encore accentuer la pression.

Ainsi, toute personne coupable de lesbiannisme, d’homosexualité, de bisexualité, de transsexualité, de zoophilie, d’intersexualité, de nécrophilie et autres pratiques assimilées encourt 5 à 10 ans d’incarcération. De plus, la peine est assortie d’une amende de 1 à 5 millions de francs CFA.

Ces montants équivalents à 1 524 et 7 622 euros.

Une loi plus dissuasive d’après les auteurs

Renforcer les sanctions pénales tend à rendre la loi plus précise, selon les promoteurs. Le porte-parole de Jamra évoque l’envahissement de l’espace public par les homosexuels.

Le texte peut connaître des modifications auprès de la commission des lois selon Mame Moctar Gueye. Le texte va être remodelé et réécrit.

Toutefois, l’esprit général est présent.

Les réactions de la communauté LGBT

Un homosexuel exilé en France sous couvert d’anonymat met en avant deux alinéas de la proposition de loi. Ce représentant du collectif Free Sénégal remarque le retrait des droits civiques, civils et politiques à tout coupable.

Le second alinéa porte sur la punition de l’apologie de l’homosexualité par tout moyen de diffusion publique ou par le financement de toute activité relative à l’agenda LGBT. Dans ce cas, la sanction est de 3 à 5 ans de prison et de 5 millions de francs CFA d’amende.

Un net recule de l’Etat de droit

En clair, les militants sont réduits au silence et à la clandestinité. Les ONG qui oeuvrent dans la lutte contre le VIH sont condamnés par la proposition de loi.

Pourtant, cette épidémie connait une forte prévalence dans la communauté homosexuelle au Sénégal. Retrouvez d’autres actus ici.

Crédit Photo : lemonde.fr

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